Marque Bretagne

En Cornouaille, on a des capitaines… d’industrie

Si les capitaines de bateaux de pêche sont nombreux en Cornouaille, les capitaines d’industrie sont aussi remarquables et emblématiques.

L’histoire industrielle de la Cornouaille est marquée par des aventures d’entrepreneurs. Les success stories des chefs d’entreprise locaux sont très variées mais deux familles de capitaines d’industrie sont particulièrement marquantes : Hénaff et Bolloré.

Deux success stories de l’entrepreneuriat cornouaillais : Hénaff et Bolloré

L’aventure Hénaff, une histoire centenaire

Fabricant de produits agroalimentaires depuis 1907, Hénaff est l’une des plus belles aventures entrepreneuriales de Bretagne. L’entreprise, basée à Pouldreuzic et dirigée par quatre générations successives, est devenue en plus d’un siècle un symbole de la Bretagne. D’abord conserverie de légumes, Hénaff se diversifie très rapidement avec la création du célèbre pâté en 1915. C’est le premier événement marquant dans l’histoire de l’entreprise. Dans les années 1950, l’entreprise cherche à se renouveler. Le changement de la recette n’étant pas envisageable, c’est la boîte qui sera « relookée ». Ce travail est confié aux équipes de Raymond Loewy en 1959 et la mythique boîte bleue voit ainsi le jour.

Boite de pâté Hénaff
boite de pâté Hénaff, produit à Pouldreuzic en Cornouaille

En 1971, l’entreprise abandonne la conserverie de légumes et de poisson pour se concentrer sur la fabrication de pâté. La gamme s’élargit d’ailleurs dès les années 1980, avec la confection de nouvelles recettes. L’esprit d’innovation a toujours été dans l’ADN de l’entreprise. Elle le prouve encore avec la création, en 1995, d’une gamme de saucisses fraîches de haute qualité. En 2006, Hénaff se fait encore une fois précurseur en choisissant d’afficher clairement le nom et la photo de l’éleveur des porcs locaux sur ses emballages. Ce choix témoigne une nouvelle fois de l’engagement de l’entreprise dans le développement du territoire et la mise en avant des producteurs.

Durant toute son histoire, Hénaff n’a cessé d’innover tout en conservant ses traditions et sans jamais remettre en question l’extrême attention portée à la qualité de ses produits. Ces valeurs ont d’ailleurs permis à l’entreprise d’exporter ses produits aux États-Unis. Par le respect des exigences sanitaires très strictes, l’entreprise a obtenu l’agrément USDA. Elle est ainsi l’une des deux seules entreprises françaises à pouvoir exporter des produits à base de viande outre-Atlantique. Grâce à cet agrément, elle a participé en 2011 au programme « Special Event Meals » avec Alain Ducasse. Elle fabrique ainsi pour lui et le Centre national d’études spatiales (CNES) les plats de fête de la Station spatiale internationale. L’entreprise continue sa conquête de l’espace puisqu’elle a été sollicitée par l’Agence spatiale européenne et le chef Thierry Marx pour réaliser trois recettes destinées à accompagner le spationaute Thomas Pesquet dans la Station spatiale internationale.

L’attachement du groupe Hénaff à la nature l’encourage à s’engager pour le développement durable. En 2012, l’entreprise se lance sur l’île de Sao Tomé, dans le golfe de Guinée, dans une filière de poivre biologique, ingrédient essentiel de la recette de son pâté. En 2016, le trophée « LSA diversité » est venu récompenser Hénaff pour l’ensemble de ses actions et engagements en matière de responsabilité sociale et environnementale. Cette même année, l’entreprise a obtenu le label « Entreprise du patrimoine vivant », marque de reconnaissance de l’État pour distinguer les entreprises françaises disposant d’un savoir-faire d’exception.  

Si la marque propose des produits bio depuis plus de dix ans, le lancement en 2018 de son célèbre pâté dans sa version bio est un véritable tournant. Ce virage accompagne la diversification de l’activité déjà entamée avec, entre autres, le rabat de Globe Export en 2017, qui lui ouvre grand les champs d’exploration et les savoir-faire dans le domaine des algues. La société Hénaff complète ainsi ses gammes en épicerie fine à l’export et diversifie son activité animale. À l’horizon 2030, l’entreprise vise une nouvelle structuration de son chiffre d’affaires autour de trois piliers : un tiers de charcuterie traditionnelle, un tiers de produits de la mer et un tiers de produit bio.

Toujours précurseur, le groupe Hénaff a présenté début 2019 sa nouvelle stratégie : Be Good 2030. Résolument ambitieuse, cette nouvelle orientation prend en compte tous les enjeux du développement durable. L’objectif du groupe est ainsi clair : « créer, fabriquer et distribuer des produits agroalimentaires de haute qualité, nourriciers, vecteurs de plaisirs, tout en assurant à terme l’impact positif global sur les plans environnementaux et sociaux ». L’attachement de l’entreprise Hénaff à la nature et à son territoire se retrouve totalement dans Be Good 2030.

Vincent Bolloré, d’une entreprise de papier à une multinationale

En 2018, la fortune de Vincent Bolloré est estimée à plus de six milliards d’euros (selon le classement Forbes 2018 des milliardaires), le classant au 207e rang des plus grosses fortunes mondiales (9e française). En 1981, après avoir travaillé pendant plus de dix ans dans les grandes banques, Vincent Bolloré reprend, pour deux francs symboliques, l’entreprise familiale OCB (Odet-Cascadec-Bolloré) fondée en 1822. Spécialisée dans la fabrique de papier très fin, l’entreprise traverse, au moment de son rabat, une crise importante. Vincent Bolloré propose dès son arrivée un changement radical d’activité : le papier cigarette laisse place au sachet à thé et au film plastique ultrafin (utilisés dans l’industrie des condensateurs). Il mise sur l’export et vise particulièrement le marché américain. Le nouveau président change tout mais garde les salariés, dont beaucoup travaillent aujourd’hui encore dans l’entreprise. En 1985, les anciennes Papeteries OCB deviennent Bolloré Technologies, et l’action est introduite en bourse. L’entreprise familiale devient, dans les années 1990, l’un des leaders mondiaux du film plastique ultrafin (film alimentaire, film polypropylène…).

Depuis la reprise du groupe Bolloré, en 1981, il a aussi construit sa réussite en diversifiant l’activité de l’entreprise familiale, en misant sur l’innovation technologique et le développement international. Sous son impulsion et grâce à la stratégie mise en œuvre, le groupe Bolloré figure aujourd’hui parmi les 500 plus grandes compagnies mondiales. Il occupe des positions fortes dans chacune de ses trois activités : le transport et la logistique, la communication, les solutions de stockage d’électricité. Dirigé par Vincent Bolloré, le groupe gère aussi un ensemble de participations financières dans d’autres domaines d’activité (publicité, télévision, banque…).

Historiquement basée dans la commune d’Ergué-Gabéric, l’entreprise y possède deux établissements : Bolloré – Division film plastique et Blue Solutions. Les usines gabéricoises, à la pointe de la technologie, sont l’un des employeurs les plus importants du territoire cornouaillais.

La première fabrique des films plastiques pour différents usages : emballages rétractables pour l’industrie, pour l’alimentaire et films polypropylène pour les condensateurs. Depuis bientôt deux siècles, les entreprises Bolloré installées à Ergué-Gabéric possèdent un savoir-faire dans la fabrication, le stockage et la découpe des produits les plus délicats et les plus fins. Ces compétences cornouaillaises, reconnues à l’échelle internationale, font de Bolloré l’un des leaders mondiaux dans ce domaine.

Boite à outils